L'extrême droite plaide en faveur d'une relance de la natalité pour "la perpétuation de notre civilization"

 

Le natalisme, représenté en Europe par le Hongrois Viktor Orban et l'Italienne Giorgia Meloni, est un thème central du lepénisme depuis ses débuts. Le Rassemblement national y voit un

moyen d'éviter le recours à l'immigration.

Quelque part dans sa tête, Marine Le Pen tient à jour une liste des sujets qu'elle estime avoir inspirés au président de la République par le biais du Rassemblement national (RN). C'est un inventaire à la Prévert qui s'allonge dans le temps, et auquel elle ajoutera désormais la question de la natalité. Abandonnée par la gauche depuis plusieurs décennies, la question nataliste est restée une priorité de la droite qui, dans l'opposition à François Hollande et à Emmanuel Macron, a déposé plusieurs propositions de loi visant à relancer la politique familiale. En Europe, le sujet a été préempté par les droites radicales et incarné par Viktor Orban en Hongrie et, plus récemment, par Giorgia Meloni en Italie.

En France, le natalisme est un pilier des programmes lepénistes depuis la première campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen, en 1974. Il est à la jonction de deux courants du parti d'extrême droite, les catholiques traditionalistes et les identitaires, inquiets pour le substrat ethnique de la France. Dans le logiciel de l'extrême droite, relancer la natalité française est un moyen de sauver l'identité européenne et d'éviter le recours à l'immigration.

Ces dernières années, seules les motivations économiques et sociétales sont toutefois mises en avant par l'état-major du RN. Le reste de l'extrême droite assume plus franchement les motivations ethniques, en agitant comme un chiffon rouge la vitalité démographique du Nigeria (il pourrait devenir en 2050, selon les projections, le troisième ou quatrième pays le plus peuplé au monde) ou la fécondité des femmes africaines ou nord-africaines en France.

"Un service rendu à la nation" Caroline Parmentier, députée du Pas-de-Calais et amie de Marine Le Pen, s'est saisie avec entrain du sujet à l'Assemblée nationale : elle fut longtemps journaliste au quotidien national-catholique Présent et disciple du pétainiste et maurrassien Jean Madiran. Foto-Emmanuel d'Aubignosc, Wikimedia commons.