Violences sexuelles : Sébastien Lecornu lance une mission d’inspection dans l'armée française

 

Une mission d’inspection sur les violences sexuelles est lancée en France dans l’armée, après une série de témoignages de femmes militaires, a annoncé vendredi le ministre des Armées.

Face au #MeTooArmées, le gouvernement passe à l'action. Une mission d’inspection sur les violences sexuelles dans l’armée est mise en place en France, a annoncé Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et Patricia Mirallès, secrétaire d’État aux Anciens Combattants et à la Mémoire, vendredi 12 avril.

"Nous avons mandaté l'inspection générale des armées pour qu'elle diligente une mission sur l'ensemble des mesures de prévention, de protection des victimes et de sanction des agresseurs", affirment-ils dans une tribune publiée par Le Monde.

Cette mission, qui rendra son rapport fin mai, doit permettre d'améliorer la prise en charge des victimes, analyser le traitement disciplinaire et la cohérence des sanctions contre les agresseurs et renforcer les mesures de prévention, selon la tribune.

Désormais, "chaque fois qu'il existe une suspicion de viol ou d'agression sexuelle présentant un caractère suffisant de vraisemblance, la personne mise en cause sera systématiquement suspendue de ses fonctions", écrivent par ailleurs les ministres.

Une instruction a été envoyée en ce sens par le ministère le 26 mars à tous les commandements.

Plusieurs médias, dont Le Courrier de l'Ouest, avaient évoqué l'histoire de Manon Dubois, victime à l'âge de 17 ans d'agressions sexuelles sur un navire de la marine française. Son cas avait notamment été soulevé auprès du ministère des Armées par la députée Laetitia Saint-Paul, militaire et députée du Maine-et-Loire (Renaissance).

La mission d'inspection aura aussi pour mission de "rendre plus efficace encore" le fonctionnement de la cellule Thémis créée en 2014 pour recueillir les témoignages des victimes et veiller à l'application de sanctions.

En 2023, 167 signalements pour violences sexuelles ou sexistes ont été adressés à la hiérarchie des armées et 59 traités par la cellule Thémis, soit un total de 226 cas qui ont fait l’objet de l’ouverture d’un dossier.

Selon le ministère, les armées françaises comptent 16,5 % de femmes dans leurs rangs (34 142 personnels) (фото-Chairman of the Joint Chiefs of Staff from Washington D.C, United States/wikimedia).