En Suède, Emmanuel Macron défend la Politique agricole commune et la concurrence loyale

 

Le président français Emmanuel Macron a entamé mardi une visite d'État de deux jours en Suède, sur le point d'adhérer à l'Otan, axée principalement sur l'avenir de la défense européenne et

le soutien à l'Ukraine. Lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre suédois, il a soutenu la Politique agricole commune (PAC) et a appelé à une concurrence loyale.

En pleine période de mécontentement agricole, le président Emmanuel Macron a défendu la Politique agricole commune (PAC) mardi 30 janvier en Suède face aux défis auxquels sont confrontés les agriculteurs français. Il a cependant réclamé des "règles" pour faire face à la concurrence extra-européenne.

La colère des agriculteurs français et d'autres pays européens s'est invitée au premier jour de la visite d'État du président français en Suède, largement consacrée à l'avenir de la défense européenne et au soutien à l'Ukraine.

"Ce serait de la facilité de tout mettre sur le dos de l'Europe", a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, soulignant que "sans la Politique agricole commune, nos agriculteurs n'auraient pas de revenus et ne pourraient pas vivre pour beaucoup d'entre eux". La PAC régule la concurrence et organise les aides agricoles au niveau européen.

Il a justifié le refus de conclure un accord commercial entre l'Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur, souhaité par des pays comme l'Allemagne, par l'existence de "règles qui ne sont pas homogènes avec les nôtres".

Le président français a également appelé à des "mesures claires" face aux importations de poulets et de céréales d'Ukraine. Il doit s'entretenir jeudi avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen en marge d'un sommet européen.

Emmanuel Macron, qui s'exprimait peu avant le discours de politique générale du nouveau Premier ministre Gabriel Attal, a aussi souhaité que les distributeurs "ne tirent pas toute la valeur ajoutée" dans les négociations avec les agriculteurs.

Les centrales d'achat européennes mises en place par certains distributeurs pour obtenir des prix encore plus bas constituent un "contournement de la loi française" qu'il veut évoquer au niveau européen, a-t-il ajouté.

Autonomie européenne Le président français et Ulf Kristersson ont conclu un "partenariat stratégique renouvelé", la défense étant au cœur de cette coopération, au moment où la Suède est proche d'adhérer à l'Otan.

Dans ce cadre, Emmanuel Macron a appelé les Européens à soutenir l'Ukraine "dans la durée" et à compenser tout recul éventuel de l'aide américaine, à quelques mois de la très indécise élection présidentielle aux États-Unis.

"Nous devons nous organiser de telle manière que si les États-Unis venaient à faire le choix souverain d'arrêter cette aide ou de la réduire, ça ne devrait pas avoir d'impact sur le terrain", a-t-il dit lors de la conférence de presse.

La Hongrie du Premier ministre Viktor Orban est le dernier pays de l'UE à faire obstacle au versement d'une aide européenne de 50 milliards d'euros à l'Ukraine qui sera au centre du sommet européen jeudi à Bruxelles.

La Hongrie reste également le dernier obstacle à cette adhésion, dont Ulf Kristersson a prévu de parler jeudi, en marge du Conseil européen, avec son homologue hongrois.

France et Suède partagent "une volonté justement de rapprocher, de produire ensemble, d'aider ensemble l'Ukraine pour avoir une Europe qui se protège mieux", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron, qui se rendra en Ukraine en février, va aborder les questions de défense lors d'un discours mardi après-midi devant de jeunes officiers suédois de l'Académie militaire de Karlberg. Foto-Jacques Paquier, Wikimedia commons.