Alors que les relations entre la France et le Mali sont tendues depuis le coup d'État à Bamako en 2020, les tensions dans la région ont fortement augmenté depuis le
coup d'État voisin au Niger le 26 juillet.
Des Maliens manifestent contre la France et en faveur de la Russie à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance de la République du Mali, à Bamako, Mali, le 22 septembre 2020.
Des Maliens manifestent contre la France et en faveur de la Russie à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance de la République du Mali, à Bamako, Mali, le 22 septembre 2020. AP La France et le Mali ont suspendu l'émission de visas pour les citoyens de chacun des pays, accentuant ainsi un différend qui a déjà poussé la France à retirer militairement son ancien allié du Sahel, ont déclaré des diplomates ce jeudi 10 août.
L'ambassade de France a suspendu plus tôt cette semaine la délivrance de nouveaux visas dans la capitale malienne, Bamako, après avoir placé tout le pays en "zone rouge" où il est fortement déconseillé de voyager, ont-ils déclaré. La junte malienne a répondu en gelant la délivrance de nouveaux visas aux citoyens français à son ambassade à Paris, dans un acte de "réciprocité", a indiqué le ministère malien des Affaires étrangères.
Le 7 août, le ministère français des Affaires étrangères a publié une mise à jour de ses conseils de voyage. "Dans le contexte actuel de fortes tensions régionales, tout voyage au Mali est fortement déconseillé. Les citoyens français au Mali sont invités à faire preuve de la plus grande vigilance", a-t-il déclaré.
Lire plus Article réservé à nos abonnés Coup d'État au Niger : Français et Européens évacués sans incident Le classement de sécurité plus élevé a entraîné une "réorganisation" des services à l'ambassade de France, ce qui signifie qu'elle est "incapable de délivrer des visas jusqu'à nouvel ordre", selon un site en ligne de demande de visa français.
La France et le Mali ont eu un différend après que l'armée a pris le pouvoir à Bamako en 2020, renversant le président élu Ibrahim Boubacar Keita en raison de son incapacité à endiguer une insurrection jihadiste sanglante.
Alors que le différend s'intensifiait et que la junte faisait appel à des paramilitaires russes, la France a commencé à retirer sa force anti-jihadiste, dans le cadre d'un retrait progressif qui s'est achevé l'année dernière. Le différend bilatéral coïncide avec une recrudescence des tensions régionales déclenchées par un coup d'État le 26 juillet dans le pays voisin, le Niger, un allié clé de la France. Foto- Pete unseth, Wikimedia commons.