
Le président français Emmanuel Macron fait face à une pression croissante pour démissionner ou convoquer de nouvelles élections législatives, alors que le pays traverse une crise politique
sans précédent — une crise qui a déjà entraîné la démission de cinq Premiers ministres en moins de deux ans.
Le chef de l’État, âgé de 47 ans, assure qu’il ira au bout de son second mandat, qui s’achève en 2027. Mais les appels à sa démission, longtemps confinés aux marges du débat politique, se sont désormais imposés au cœur de la scène, marquant l’une des pires crises institutionnelles depuis la création de la Ve République en 1958.
Ce mardi, le Premier ministre sortant, Sébastien Lecornu, tentait désespérément de former un nouveau gouvernement après la chute éclair de son équipe. Dans le même temps, Édouard Philippe — premier chef du gouvernement de Macron en 2017 — a estimé qu’il était temps pour le président de « partir de manière ordonnée » afin de sortir de l’impasse.
« C’est le bazar. Ça rend triste », confie Brigitte Gries, une retraitée de 70 ans à Paris, résumant le sentiment général.
La tourmente politique française fait la une à travers l’Europe, au moment même où le président américain Donald Trump appelle le continent à renforcer sa défense et à poursuivre son aide à l’Ukraine.
Les marchés financiers, eux, s’inquiètent. Lundi, la Bourse de Paris a chuté de 1,4 %, tandis que la prime de risque sur les obligations d’État françaises a atteint son plus haut niveau depuis neuf mois, les investisseurs redoutant l’aggravation du déficit budgétaire.
« On devient un peu la risée du monde », déplore Soufiane Mansour, chauffeur de taxi à Montpellier. « C’est triste à dire, mais la France ressemble de plus en plus à un cirque. »
Édouard Philippe, que les sondages placent comme le mieux positionné pour rassembler le centre politique en cas de succession, est le deuxième ancien Premier ministre en deux jours à prendre ses distances avec Emmanuel Macron.
Gabriel Attal, lui aussi ex-chef du gouvernement et autrefois fidèle soutien du président, a tenu des propos encore plus francs. « Comme beaucoup de Français, je ne comprends plus les décisions du président », a-t-il déclaré sur TF1. Attal n’a pas appelé à sa démission, mais son agacement est palpable.
Sébastien Lecornu, dont le gouvernement n’aura tenu que 14 heures — un record de brièveté dans l’histoire politique française —, dispose désormais de deux jours supplémentaires pour tenter de bâtir une coalition capable de gouverner. Il a déjà rencontré les dirigeants de l’alliance centriste de Macron et des Républicains, qui s’accordent sur une priorité : adopter le budget de l’année prochaine.
Mais sans le soutien d’autres partis, notamment les socialistes, la majorité absolue à l’Assemblée nationale reste hors de portée.
Le Rassemblement national, dirigé par Marine Le Pen et Jordan Bardella, a d’ailleurs annoncé qu’il boycotterait les discussions, jugeant qu’elles n’avaient « aucun sens ». Le parti d’extrême droite réclame à la place la dissolution immédiate du Parlement.
Selon les sondages, le RN arrive en tête des intentions de vote. Pourtant, même une nouvelle élection risquerait de reproduire l’impasse actuelle, aucun camp ne semblant capable d’obtenir une majorité claire. Foto-Jacques Paquier, Wikimedia commons.

















































































































































































