
Le Premier ministre français propose un impôt sur la fortune pour débloquer les négociations budgétaires, mais l’opposition juge la mesure insuffisante.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a avancé une nouvelle idée pour tenter de sortir de l’impasse budgétaire : un impôt sur la fortune.
La proposition, destinée à rallier le Parti socialiste au budget 2026, viserait les actifs financiers mais exclurait les biens professionnels des chefs d’entreprise, selon des sources proches des discussions.
Les socialistes ont toutefois rapidement jugé l’offre « insuffisante ». Le chef du parti, Olivier Faure, a dénoncé un plan « inquiétant sur le fond », tout en soulignant que la décision du Premier ministre de ne pas contourner le Parlement cette fois-ci ouvrait la voie à de nouvelles discussions.
Plus tôt dans la journée, Lecornu avait promis de ne pas recourir à l’article 49.3 — un outil constitutionnel permettant d’adopter un budget sans vote. Si ce geste a été salué avec prudence par les socialistes comme par le Rassemblement national de Marine Le Pen, les deux camps ont insisté : les symboles procéduraux ne suffisent pas, il faut des changements concrets.
«Ne pas utiliser le 49.3 est un bon début, mais ce qui compte, c’est d’améliorer la vie des Français », a déclaré Faure, rappelant que son parti voulait notamment revenir sur la réforme des retraites adoptée grâce à ce dispositif.
Marine Le Pen a exprimé un scepticisme similaire, estimant que si le respect du Parlement était appréciable, son parti attendait surtout des ruptures réelles avec la politique d’Emmanuel Macron. « S’il reste sur la ligne Macron, il ne tiendra pas », a-t-elle prévenu.
L’enjeu est de taille : l’Assemblée nationale est divisée en trois grands blocs, sans majorité claire. Lecornu dépend donc de ses rivaux non seulement pour faire adopter le budget, mais aussi pour conserver son poste.
Nommé il y a moins d’un mois après la chute de son prédécesseur, évincé pour avoir voulu imposer un plan d’économies de 44 milliards d’euros, Lecornu se présente comme un Premier ministre prêt à redonner du pouvoir au Parlement. « Dans une assemblée renouvelée, qui reflète la France d’aujourd’hui, on ne peut pas simplement forcer les choses », a-t-il déclaré lors de sa première allocution télévisée.
Pour l’instant, la proposition d’impôt sur la fortune maintient le dialogue ouvert — mais face à une opposition qui réclame beaucoup plus, la bataille autour du budget 2026 est loin d’être terminée. Foto-U.S. Secretary of Defense, Wikimedia commons.


















































































































































































